United Souls sur TV5 Monde dans le cadre de l'événement "L'Afrique en Luttes"
Invité dans le cadre de la deuxième édition de "L'Afrique en Luttes", un événement que j’organise avec ART Weapon, le Conseil départemental de Haute Garonne dans le cadre de la programmation des Chemins de la République et le soutien de United Souls, j’ai eu l’honneur de partager la démarche artistique et humaine de notre marque de vêtements sur TV5 Monde. Je souhaite adresser mes plus sincères remerciements à Nidhya Paliakara, présentatrice du journal télévisé, qui m’a offert cette précieuse visibilité internationale.
Un grand merci également à toute l’équipe de TV5 Monde, et plus particulièrement à Kalidou Sy, rédacteur en chef du Journal de l’Afrique, avec qui j’espère collaborer bientôt dans le cadre de ses projets artistiques.
L'organisation de cette édition de "L'Afrique en Luttes" a été intense et chronophage, mais tellement enrichissante ! Les rencontres et échanges, notamment avec mon fidèle ami, l’historien Amzat Boukari-Yabara, ainsi que la sociologue et anthropologue Saskia Cousin Kouton, ont apporté une profondeur unique aux discussions. Je tiens également à saluer le professionnalisme de notre maître de cérémonie, David Crochet, directeur de l’association Chercheurs D’Autres, dont le talent a sublimé l’événement.
Dans l’attente du retour vidéo sur la restitution du patrimoine culturel africain, je partage ici mon discours d’ouverture pour cette édition #2 de "L’Afrique en Luttes". Merci à toutes et tous d'être venus si nombreux et de soutenir cette cause.
À très bientôt, et que la lutte continue !
Bonjour à toutes et à tous,
Pour commencer, au nom de tous les membres de notre association, je tiens à exprimer ma gratitude au Conseil Départemental de la Haute-Garonne pour son précieux soutien dans la réalisation de cette soirée. Leur engagement pour l’égalité, la lutte contre les discriminations, la justice sociale et la mémoire rejoint parfaitement la mission d’ART Weapon. Ce partenariat a été essentiel pour donner vie à cet événement.
Nous sommes ravis de vous accueillir ce soir pour la seconde édition de L’Afrique en Luttes, organisée en collaboration avec le Conseil Départemental de la Haute-Garonne. J’aimerais également adresser mes sincères remerciements à toute l’équipe des Chemins de la République pour leur coopération et leur soutien dans cette aventure commune.
ART Weapon est né d’une collaboration que j’ai partagée avec Claire Aranguren, ma compagne et présidente de l'association, qui, après avoir accueilli un nouveau membre dans notre famille il y a trois mois, est avec nous ce soir en pensée. Je tiens aussi à remercier Margot Dubois pour son précieux soutien au quotidien, ainsi que le réalisateur et artiste Madani Touré, qui enrichit nos supports audiovisuels. Un hommage particulier va également à Boris Ndjantou, l'artiste à l’origine de l’exposition Ipséité, dont le vernissage a marqué le coup d’envoi de cette nouvelle édition de L’Afrique en Luttes.
Merci également aux amis et bénévoles qui nous accompagnent dans chaque étape de cet événement, et sans qui cette soirée ne serait pas possible. Cette année, le thème de la restitution et l’appropriation du patrimoine culturel africain est un sujet qui me touche profondément. D’origine ivoirienne et résidant en France depuis 1984, d’abord en Normandie à Caen, puis à Toulouse depuis maintenant 15 ans, je me plais à dire que je suis ivoiro-normand le matin et ivoiro-occitan l’après-midi.
Durant ma scolarité dans les années 80 et 90, ni l'Éducation nationale ni la culture française ne répondaient à mon besoin d’identification. Comme beaucoup de personnes afrodescendantes de ma génération, j’ai grandi avec l'impression d'être enfermé dans une sorte de masque, de ne pouvoir exprimer pleinement mon identité en France, ma république, en écho au concept de peau noire, masques blancs de Frantz Fanon. J’étais en quête d’une identité à laquelle mon environnement ne répondait pas.
Aujourd’hui, en tant qu’acteur culturel ici, à Toulouse, je me réjouis de voir le Conseil Départemental soutenir des espaces de réflexion sur la mémoire, un pilier essentiel pour construire une identité plurielle, qui enrichit notre société et qui est le socle d’une nation forte et inclusive. La restitution des œuvres spoliées pendant notre douloureux passé colonial est une étape nécessaire pour nous diriger vers un idéal commun de réparation et de reconnaissance.
Ces œuvres, arrachées aux peuples colonisés, avaient une fonction bien plus profonde que celle de simples objets d'art. Elles possédaient une charge spirituelle, mythique, et jouaient un rôle central dans la communication avec le divin et l'adoration des rois. Les arracher à leurs peuples, c'était en quelque sorte leur arracher une partie de leur âme. Ainsi, restituer ne signifie pas simplement rapatrier ; c'est un acte de réparation, une voie vers la guérison des âmes blessées.
À l'image de la "socialthérapie" prônée par Frantz Fanon, dont nous célébrerons le centenaire en 2025, cette démarche de restitution contribue à apaiser les souffrances héritées du passé colonial. Merci à toutes et à tous d'être ici, pour cette nouvelle édition de L'Afrique en Luttes.
Ce soir, cette thérapie “collective” débutera avec la projection du film Dahomey de Mati Diop, suivie d’une conférence-débat en présence de l'historien Amzat Boukari-Yabara, de l'anthropologue Saskia Cousin Kouton, et de l’artiste et ami Boris Ndjantou. Le débat sera animé par David Crochet, directeur de l'association Chercheurs D'Autres.
Je vous remercie.